Warning: call_user_func_array() expects parameter 1 to be a valid callback, function 'wp_enable_block_templates' not found or invalid function name in /var/www/sites/nouvelavenir.com/wp-includes/class-wp-hook.php on line 303
Nouvel Avenir http://nouvelavenir.com Nouvel Avenir est un think tank indépendant ayant pour vocation de proposer des voies de développement innovantes en Afrique, en particulier au Sénégal. Mon, 12 Jul 2021 09:35:29 +0000 fr-FR hourly 1 https://wordpress.org/?v=5.8.9 http://nouvelavenir.com/wp-content/uploads/2017/08/Nouvel_Avenir_ICO.png Nouvel Avenir http://nouvelavenir.com 32 32 La France a désormais un ambassadeur au Rwanda http://nouvelavenir.com/la-france-a-desormais-un-ambassadeur-au-rwanda/ Wed, 14 Jul 2021 09:33:50 +0000 http://nouvelavenir.com/?p=3977 Warning: call_user_func_array() expects parameter 1 to be a valid callback, function '_block_template_render_without_post_block_context' not found or invalid function name in /var/www/sites/nouvelavenir.com/wp-includes/class-wp-hook.php on line 305

Warning: call_user_func_array() expects parameter 1 to be a valid callback, function '_block_template_render_without_post_block_context' not found or invalid function name in /var/www/sites/nouvelavenir.com/wp-includes/class-wp-hook.php on line 305
Le président français, Emmanuel Macron, et son homologue rwandais, Paul Kagame, à Kigali, le 27 mai dernier. © LUDOVIC MARIN / AFP   DIPLOMATIE. Le gouvernement rwandais a approuvé la nomination d’Antoine Anfré au poste d’ambassadeur de France à Kigali. Un poste inoccupé depuis 2015. Par Le Point Afrique C’est La suite ...]]>

Warning: call_user_func_array() expects parameter 1 to be a valid callback, function '_block_template_render_without_post_block_context' not found or invalid function name in /var/www/sites/nouvelavenir.com/wp-includes/class-wp-hook.php on line 305
Le président français, Emmanuel Macron, et son homologue rwandais, Paul Kagame, à Kigali, le 27 mai dernier. © LUDOVIC MARIN / AFP

 

DIPLOMATIE. Le gouvernement rwandais a approuvé la nomination d’Antoine Anfré au poste d’ambassadeur de France à Kigali. Un poste inoccupé depuis 2015.

Par Le Point Afrique

C’est officiel, le gouvernement rwandais a approuvé samedi 12 juin, la nomination d’Antoine Anfré, 58 ans, au poste d’ambassadeur de France au Rwanda. Signe supplémentaire que les relations s’améliorent entre la France et le Rwanda. En effet, ce poste était inoccupé depuis 2015 en raison des tensions entre les deux pays sur le rôle joué par Paris dans le génocide de 1994.

La normalisation devient concrète

Étape essentielle de la normalisation des relations entre Paris et Kigali, la nomination d’un ambassadeur français dans le pays a été annoncée par le président Emmanuel Macron, le 27 mai dernier, lors d’une visite officielle au cours de laquelle, il avait alors reconnu les « responsabilités » de la France dans le génocide des Tutsis de 1994, qui a fait au moins 800 00 morts.

L’objectif affiché du chef d’État français était de « finaliser » la normalisation des relations avec le Rwanda après « 27 années de distance amère […], d’incompréhension, de tentatives de rapprochement sincères mais inabouties ». En 2010, Nicolas Sarkozy, seul président français à s’être rendu à Kigali depuis le génocide, avait déjà reconnu de « graves erreurs » et « une forme d’aveuglement » des autorités françaises ayant eu des conséquences « absolument dramatiques ».

La question du rôle de la France avant, pendant et après le génocide a été un sujet brûlant pendant des années, conduisant même à une rupture des relations diplomatiques entre Paris et Kigali entre 2006 et 2009. Pour tenter de redonner de la vigueur à la présence française, Emmanuel Macron a également inauguré un nouveau Centre culturel francophone à Kigali, sept ans après la fermeture de l’Institut français au Rwanda. Bâti sur un nouveau modèle de coopération, ce centre est présenté comme un symbole de « la nouvelle relation » entre la France et le Rwanda après des années de tensions.

Jusqu’à présent, le dispositif diplomatique français était représenté par Jérémie Blin, le chargé d’affaires arrivé dans la capitale rwandaise en 2019 avec une première conseillère.

Antoine Anfré, un fin connaisseur du Rwanda et de l’Afrique

C’est dans ce contexte que la nomination du diplomate Antoine Anfré s’est confirmée. Elle a été approuvée lors d’une réunion du cabinet gouvernemental rwandais, dirigée par le président Paul Kagame, selon un compte rendu officiel affirmant avoir validé l’accréditation du diplomate proposé par Paris.

 

Nouveau représentant de la France à Kigali, Antoine Anfré, 58 ans, connaît bien la région des Grands Lacs et le continent africain. © ANDREW COWIE/ AFP

 

Ancien ambassadeur au Niger de 2014 à 2015, Antoine Anfré est cité à plusieurs reprises dans le rapport d’une commission d’historiens français dirigée par Vincent Duclert remis en mars au président Macron et qui a conclu aux « responsabilités lourdes et accablantes » de la France dans le génocide des Tutsis au Rwanda. Et pour cause, diplômé de Sciences Po et de l’ENA, Antoine Anfré était premier secrétaire de l’ambassadeur de France à Kampala entre 1987 et 1991 à l’époque de la création du Front patriotique rwandais, au pouvoir.

Alors « rédacteur Rwanda » à la direction des affaires africaines et malgaches (DAM) du ministère des Affaires étrangères, il avait mis en garde dès 1991 contre les risques de dérives violentes au Rwanda et pointé « un nécessaire changement » de la politique de la France dans la région, selon le rapport Duclert qui affirme que ses notes lui ont valu d’être mis à l’écart de la DAM.

Aujourd’hui, sa feuille de route peut se lire à la lumière des promesses de rupture du président Macron. Sur le plan diplomatique d’une part, le nouvel ambassadeur connaît bien l’environnement des Grands Lacs et ses enjeux. Mais le rapprochement entre Paris et Kigali se veut à la fois diplomatique et économique, avec le réengagement de l’Agence française de développement, l’agence BPI, l’implantation depuis deux ans d’entreprises françaises, les partenariats économiques devraient s’accélérer au Rwanda et bien au-delà vers l’est du continent africain.

 

]]>
Sénégal : sur les routes de l’islam, des femmes veillent http://nouvelavenir.com/senegal-sur-les-routes-de-lislam-des-femmes-veillent/ Mon, 12 Jul 2021 09:32:30 +0000 http://nouvelavenir.com/?p=3973 Warning: call_user_func_array() expects parameter 1 to be a valid callback, function '_block_template_render_without_post_block_context' not found or invalid function name in /var/www/sites/nouvelavenir.com/wp-includes/class-wp-hook.php on line 305

Warning: call_user_func_array() expects parameter 1 to be a valid callback, function '_block_template_render_without_post_block_context' not found or invalid function name in /var/www/sites/nouvelavenir.com/wp-includes/class-wp-hook.php on line 305
Pour Penda Mbow, il est vraiment important d’étudier la religion. « C’est la clé pour déconstruire la réécriture de la religion par certains », ajoute-t-elle. © DR   REPORTAGE. Contre la religion qui déborde sur le politique, des Sénégalaises résistent. Elles refusent l’assignation des islamistes, qui avancent masqués.  Par Clémence Cluzel I Le La suite ...]]>

Warning: call_user_func_array() expects parameter 1 to be a valid callback, function '_block_template_render_without_post_block_context' not found or invalid function name in /var/www/sites/nouvelavenir.com/wp-includes/class-wp-hook.php on line 305
Pour Penda Mbow, il est vraiment important d’étudier la religion. « C’est la clé pour déconstruire la réécriture de la religion par certains », ajoute-t-elle. © DR

 

REPORTAGE. Contre la religion qui déborde sur le politique, des Sénégalaises résistent. Elles refusent l’assignation des islamistes, qui avancent masqués.

 Par Clémence Cluzel I Le Point

La religion musulmane, majoritaire au Sénégal, structure la société et intervient dans les domaines aussi bien privés que publics. Dans un tel environnement où un certain islam se mêle de plus en plus de politique, il est des femmes qui se lèvent et font entendre leurs voix pour contenir le conservatisme religieux qui gagne le pays. Parmi elles, la Docteure Selly Ba, sociologue, spécialiste du genre et de la religion, Penda Mbow, historienne et intellectuelle, actuellement représentante du président Macky Sall auprès de la Francophonie, et Maïmouna Thior, doctorante en sociologie à l’université de Rennes et spécialiste des questions de transformation identitaire des Sénégalaises.

Un conservatisme religieux qui progresse

« La conscience collective sénégalaise est régie par l’islam », annonce d’emblée la Docteure Selly Ba. Dans ce pays à 95 % musulman, l’islam soufi, imprégné de particularismes locaux, est un pilier. Selon la sociologue, le retour en force de la religion dans la société sénégalaise et son virage conservateur se sont opérés à partir des années 1980, dans la dynamique, entre autres, de la révolution islamique iranienne. Aujourd’hui, il convient de constater que, bien que minoritaires, les islamistes, à travers la lecture qu’ils font du Coran et de la religion, sont en train de modifier doucement et en profondeur le pays. Un phénomène de réislamisation de la société prend forme. Celui-ci se traduit par une approche plus conservatrice des questions sociétales de plus en plus approchées et débattues à l’aune de la religion. « Les religieux rigoristes rassemblent sur des sujets qui font consensus. Et pour mieux obtenir une large adhésion, ils impliquent les chefs religieux », souligne l’historienne Penda Mbow. « C’est une manipulation pour mieux contrôler la société qui fait que nous n’échappons pas au phénomène de montée des conservatismes et du populisme », poursuit-elle.

Un espace de débat de plus en plus fermé

« Je suis musulmane mais aussi africaine. Nous n’avons pas besoin d’importer le code vestimentaire des Saoudiennes, ni celui de l’Occident. Nous devons garder notre identité propre et ne pas renoncer à ce que nous sommes », indique Penda Mbow, qui n’hésite pas à vanter les foulards colorés portés par les Sénégalaises des générations précédentes. Dans ce contexte, toute approche critique de la religion est rejetée. « Les gens ne savent pas distinguer la foi (l’intime) de la démarche intellectuelle. Les deux ne sont pourtant pas contradictoires car le doute est permis dans l’islam », s’attriste la Professeure Penda Mbow. Pour Maïmouna Thior, « la discussion doit être possible dans la religion, le débat aussi, mais cela n’est pas le cas au Sénégal ». « On a peur d’être rejeté et que notre “sénégalité” soit interrogée », soupire-t-elle, coincée qu’elle est entre la pratique sénégalaise et son rapport personnel à la religion.

De manière convergente, ces trois femmes sont critiques face aux exégèses des textes religieux telles qu’on les voit actuellement. « Les sourates du Coran sont coupées de leur essence car beaucoup se limitent aux parties qui les arrangent », indique Selly Ba. « Et le contexte n’est pas pris en compte alors qu’il est essentiel ! », précise-t-elle. Le contexte, voilà qui conduit à poser un autre regard sur l’arabisation de la société et de l’islam au Sénégal.

Une arabisation en expansion

Cela commence par les nouvelles sonorités données aux prénoms sénégalais pourtant en majorité inspirés du Coran. Celles-ci sont plus arabisantes au détriment de leur déclinaison locale observée jusque-là. Parallèlement, d’autres manières de pratiquer la religion se font de plus en plus jour. Le fait que beaucoup de jeunes, via des bourses, partent étudier dans des pays arabes comme l’Arabie saoudite y est pour quelque chose. Le hic, c’est qu’ils reviennent avec une vision salafiste, rigoriste de ces contrées. Puisqu’à leur retour, ils se retrouvent souvent exclus du monde du travail sénégalais dominé par ceux qui sont allés étudier dans les pays occidentaux, ils sont fragilisés. Résultat : ils ont tendance à se regrouper et à construire leur univers largement inspiré de ce qu’ils ont vu dans les pays qui les avaient reçus pour leurs études.

« En répondant au manque de politique pour les jeunes et en leur donnant un statut, les organisations islamistes gagnent en influence », dit Selly Ba, qui rappelle que, bien que minoritaires, certains souhaitent l’instauration d’une république islamique dans le pays en opposition avec l’actuelle république laïque.

Une laïcité défiée

Il faut dire que le contexte n’est pas des plus faciles pour la laïcité à la sénégalaise. « La laïcité à la sénégalaise peut laisser perplexe car il n’y a pas de sécularisation à proprement parler dans le pays », indique la jeune doctorante Maïmouna Thior, qui fait le constat que « la mainmise du religieux est réelle ». Elle en veut pour preuve la pratique des « ndigël » par laquelle les guides religieux donnent des conseils qui s’apparentent à des consignes à leurs disciples. Cela peut intervenir dans des actes civils, mais aussi dans des actes civiques tels que le vote lors d’élections, ce qui amène à s’interroger sur l’influence du religieux sur le politique. Cela se ressent par exemple sur une réalité concrète que détaille Selly Ba : « L’impossibilité de faire passer un vote à l’Assemblée nationale sur les problématiques de genre. » Autrement dit, l’influence du religieux (chrétien et musulman) est telle qu’elle détermine certains ordres du jour à la représentation nationale.

En janvier 2000, l’ancien président Abdoulaye Wade avait ainsi proposé de supprimer la laïcité de la Constitution. Le projet a finalement été abandonné mais il montre combien le sujet est prégnant. « Il y a eu une forte résistance face à ce projet politique des islamistes qui remettait en cause toutes les avancées entre l’année 1960 et 1970 », indique Penda Mbow, universitaire au parcours professionnel prestigieux, maintes fois récompensée pour ses engagements. Et d’ajouter : « Mais je ne suis plus sûre que beaucoup résistent encore. Il y a un recul dans le débat intellectuel et sur les droits de l’homme. Plus personne n’a le courage d’aborder le sujet de la religion. » De son côté, Selly Ba avance que « les problèmes de gouvernance sont le terreau de la radicalisation ». « La justice étant malmenée sur le continent, certains voient dans l’application de la loi islamique, c’est-à-dire la charia, un moyen de faire respecter les droits humains par une gestion équitable », poursuit-elle.

Un féminisme perçu comme perturbateur des normes traditionalistes

Autre point : dans la lecture rigoriste des textes islamiques, la légitimité des femmes dans leur prise en main du religieux est remise en cause. Penda Mbow en sait quelque chose, elle qui en a fait les frais dans les années 90 du fait de ses prises de position contre les islamistes. « J’ai reçu plusieurs menaces de mort », dit-elle. « J’étais perçue comme dangereuse pour eux car, à l’inverse de beaucoup de femmes, je les contrecarrais. Il faut dire que j’ai étudié la religion aussi, s’ils voulaient me faire taire, ils n’ont jamais réussi à me déstabiliser. » Et d’ajouter d’une voix assurée : « J’ai mes convictions et mon savoir. » Pour Penda Mbow, il est vraiment important d’étudier la religion. « C’est la clé pour déconstruire la réécriture de la religion par certains », poursuit-elle.

« Le prophète Mahomet (PSL) avait une approche féministe : la femme était associée à la gestion politique, économique et sociale de la société », ajoute Selly Ba. « La tradition a pris la place sur la connaissance et les interprétations ont été faites au travers de lunettes culturelles et d’une vision patriarcale. La domination masculine se fait en confisquant l’usage de la religion aux femmes », appuie-t-elle. Dans son ouvrage Islam et radicalisation au Sénégal : la prédication féminine, une réponse*, la sociologue démontre qu’à partir des années 90, les religieux ont invité des femmes à s’exprimer mais toujours sous contrôle : « Ces prédicatrices enseignent dans les écoles religieuses ou sur les plateaux de télévision. Elles sont tolérées car elles sont des instruments de communication diffusant le discours dominant », indique-t-elle.

Quant à Penda Mbow, elle ne voit pas d’antinomie entre religion musulmane et féminisme. « Au contraire, l’islam me libère en me donnant la force morale et intellectuelle d’être indépendante des hommes en religion. Il m’aide à définir un projet de société où femme et homme ont les mêmes droits », dit-elle. De fait, l’ancienne ministre de la Culture, « profondément croyante et profondément culturelle », appelle à une meilleure cohabitation entre la religion et les traditions africaines. « La civilisation africaine est fondée sur le matriarcat et le système matrilinéaire. Les Africaines doivent revendiquer leur vision du monde et se défaire des fonds d’acculturation qui les dominent », conclut-elle.

 

]]>
La photographe kényane Thandiwe Muriu sublime la femme africaine http://nouvelavenir.com/la-photographe-kenyane-thandiwe-muriu-sublime-la-femme-africaine/ Fri, 09 Jul 2021 14:59:51 +0000 http://nouvelavenir.com/?p=3955 Warning: call_user_func_array() expects parameter 1 to be a valid callback, function '_block_template_render_without_post_block_context' not found or invalid function name in /var/www/sites/nouvelavenir.com/wp-includes/class-wp-hook.php on line 305

Warning: call_user_func_array() expects parameter 1 to be a valid callback, function '_block_template_render_without_post_block_context' not found or invalid function name in /var/www/sites/nouvelavenir.com/wp-includes/class-wp-hook.php on line 305
© Sylvie Rantrua EXPOSITION. C’est à travers des portraits colorés et audacieux que la trentenaire a construit un hymne qu’elle fait vibrer à la 193 Gallery à Paris. Thandiwe Muriu a grandi au Kénya dans une famille marquée par l’art. La série intitulée « Camo » (2015) est un marqueur important de sa démarche La suite ...]]>

Warning: call_user_func_array() expects parameter 1 to be a valid callback, function '_block_template_render_without_post_block_context' not found or invalid function name in /var/www/sites/nouvelavenir.com/wp-includes/class-wp-hook.php on line 305
© Sylvie Rantrua

EXPOSITION. C’est à travers des portraits colorés et audacieux que la trentenaire a construit un hymne qu’elle fait vibrer à la 193 Gallery à Paris.

Thandiwe Muriu a grandi au Kénya dans une famille marquée par l’art. La série intitulée « Camo » (2015) est un marqueur important de sa démarche artistique. 

Par Sylvie Rantrua I Le Point

Thandiwe Muriu, c’est la photographe qui monte. Kényane, jeune, à peine trente ans, elle enchaîne les expositions. À Paris, 193 Gallery, qui représente l’artiste en France, lui consacre un solo show dans son nouvel espace à deux pas de place de la République. Ses portraits de femmes noires, sur des fonds graphiques très colorés, vibrent comme un hymne à la beauté africaine. Pour elle, l’année 2020 a été celle de sa révélation au public international. Bien que la pandémie du Covid-19 ait limité les événements culturels, les portraits très colorés de Thandiwe Muriu se sont retrouvés dans plusieurs foires telles que Photo London et AKAA, en ligne pour des raisons compréhensibles, mais aussi à la 193 Gallery à Paris, en novembre-décembre dernier dans une exposition collective intitulée « Colors of Africa » et consacrée à une nouvelle génération de photographes qui revisitent le genre du portrait en Afrique. En mars dernier, Thandiwe Muriu a été invitée à l’Alliance française de Nairobi. Aujourd’hui, sur son compte Instagram, elle se réjouit : « Incroyablement excitée d’annoncer ma première exposition personnelle @ 193 Gallery à Paris ! »

La photographie, une passion précoce

Depuis ses 14 ans, la photographie fait partie de sa vie. Entourée d’une famille imprégnée d’art, une de ses sœurs est styliste, une autre est pianiste, elle passe son adolescence à photographier, empruntant le reflex de son père. À 17 ans, elle imite le style photo de mode pour magazine féminin, sa sœur jouant les modèles. Magie des réseaux sociaux, elle se fait remarquer et on la contacte pour des shootings. À l’époque, cela reste un moyen de gagner de l’argent de poche.

Bonne élève, des études en marketing s’offrent à elle. Une carrière toute tracée ? Non. Sa famille la soutient. Elle se lance comme photographe professionnelle, travaille avec de grandes marques et des entreprises qui apprécient sa créativité. Elle poursuit son apprentissage auprès de photographes plus expérimentés tels qu’Emmanuel Jambo, Osborne Macharia et Mutua Matheka.

De la photo commerciale à la photo plaisir

À côté de son travail de photographe, elle entreprend en 2015 une série qu’elle poursuit depuis. Il s’agit de « Camo ». La démarche diffère. Elle photographie pour elle. « J’ai commencé par me demander : “Qu’est-ce que j’aime ?” La réponse a été simple : “Les couleurs !” J’ai élargi le concept des couleurs africaines et j’ai joué avec les motifs », raconte-t-elle sur le site de l’Unesco. Inspirée par la photographie de mode, elle ne se reconnaît pas dans ces standards de beauté véhiculés par les magazines occidentaux

Ses modèles seront des femmes noires. À travers son objectif, elle magnifie leur peau foncée. Son idéal, « explorer la beauté africaine ». « Je voulais que les petites filles se voient dans mon travail, qu’elles reconnaissent la beauté de leur peau, de leurs lèvres et de leurs hanches », poursuit-elle.

Mise en exergue de l’esthétique africaine

Pas de doute, l’artiste a une signature. Ses clichés s’identifient par la palette des couleurs éclatantes, des tissus vibrants en fond, géométriques, coordonnés au vêtement, au point de créer parfois un effet 3D qui imprègne la rétine. Le camouflage est parfait (d’où le titre de la série, « Camo »). Le modèle féminin pose fièrement, frontalement le plus souvent. Ces couleurs vives font ressortir la couleur de la peau, les cheveux, à l’afro ou tressés, avec des perles construisent des images fortes et des portraits audacieux.

Dans un entretien à CNN, elle explique son choix pour des modèles qui ont des caractéristiques africaines uniques, comme les dents du bonheur, un nez un peu épaté, des lèvres marquées. Elle adore la couleur de peau foncée de ces modèles. « Black is beautiful », c’est le message qu’elle veut faire passer.

« La partie 2 de la série célèbre nos cheveux, réinventant les coiffures africaines traditionnelles comme des couronnes de beauté avec lesquelles nous devrions les chérir », détaille-t-elle sur Instagram. Elles utilisent aussi des objets du quotidien, les détournent. Des pinces à linge, elle fait des boucles d’oreilles, une passoire devient un couvre-chef, des moules à gâteaux se transforment en lunettes. Ce sont des ustensiles, typiquement africains, qui donnent un côté pop aux images.

Photographe et militante

Thandiwe veut faire passer le message. Elle va dans les écoles pour raconter son histoire et dire aux jeunes Kényanes que les métiers de la création ne sont pas réservés aux hommes. À elles de s’en emparer, voire de les réinventer. Jeune femme photographe, elle a dû se battre pour affirmer sa place et son individualité dans une profession jusque-là dominée par les hommes plus âgés et souvent occidentaux.

Elle organise des ateliers pour transmettre aux prochaines générations des techniques et des informations qu’elle a eu du mal à obtenir pour progresser dans sa pratique photographique. Frustrée par la faible présence de mannequins noirs dans les magazines féminins, elle milite pour une valorisation de la femme noire. « Aujourd’hui, j’ai moins peur de mettre mon identité au premier plan. Je la porte fièrement comme une marque d’honneur », affirme-t-elle sur le site de l’Unesco.

]]>
« Revue noire » : 20 ans d’art contemporain africain http://nouvelavenir.com/revue-noire-20-ans-dart-contemporain-africain/ Wed, 07 Jul 2021 15:00:24 +0000 http://nouvelavenir.com/?p=3958 Warning: call_user_func_array() expects parameter 1 to be a valid callback, function '_block_template_render_without_post_block_context' not found or invalid function name in /var/www/sites/nouvelavenir.com/wp-includes/class-wp-hook.php on line 305

Warning: call_user_func_array() expects parameter 1 to be a valid callback, function '_block_template_render_without_post_block_context' not found or invalid function name in /var/www/sites/nouvelavenir.com/wp-includes/class-wp-hook.php on line 305
 © Revue noire AFRICA2020. Bien que non publié depuis l’an 2000, ce magazine précurseur né en 1991 continue d’écrire son histoire. Une exposition lui est consacrée aux Abattoirs de Toulouse. « Les lutteurs noubas », érigée à l’entrée des Abattoirs de Toulouse, a été la première couverture de revue noire en La suite ...]]>

Warning: call_user_func_array() expects parameter 1 to be a valid callback, function '_block_template_render_without_post_block_context' not found or invalid function name in /var/www/sites/nouvelavenir.com/wp-includes/class-wp-hook.php on line 305
 © Revue noire

AFRICA2020. Bien que non publié depuis l’an 2000, ce magazine précurseur né en 1991 continue d’écrire son histoire. Une exposition lui est consacrée aux Abattoirs de Toulouse.

« Les lutteurs noubas », érigée à l’entrée des Abattoirs de Toulouse, a été la première couverture de revue noire en 1991. 

Par Eva Sauphie / Le Point

« C’est un heureux fruit du hasard », s’exclame Jean-Loup Pivin, fondateur de Revue noire, devant la sculpture d’Ousmane Sow, Les lutteurs noubas, érigée à l’entrée des Abattoirs de Toulouse. Cette œuvre de l’artiste sénégalais a illustré la toute première couverture de son trimestriel sorti en 1991, et fait partie de la collection permanente du musée.

« Ousmane récoltait des déchets dans des usines de plastique et les mélangeait à de la boue pour en tirer une sorte de résine, raconte l’architecte de formation. Il était convaincu que cette drôle de matière était pérenne – il a même créé une partie de sa maison avec. Or, ce matériau est très fragile. C’est d’autant plus intéressant que l’œuvre est en déséquilibre », observe le passionné.

Une revue pour raconter la création contemporaine africaine…

L’histoire de Revue noire – titrée ainsi en référence au magazine littéraire français Revue blanche – est bien celle de passionnés. À l’orée des années 1990, Jean-Loup Pivin, Pascal Martin Saint Léon, directeur artistique, Bruno Tilliette et Simon Njami, rédacteurs en chef, rejoints plus tard par N’Goné Fall et Isabelle Boni-Claverie, sont animés par une seule volonté, celle de raconter et de diffuser la création contemporaine africaine, loin du discours folklorique, ethnologique et misérabiliste dominant de l’époque. Architecture, photographie, peinture, littérature, mode… la diversité des expressions artistiques du continent trouve ainsi sa plateforme sous l’impulsion du quatuor. Un pari fou qui durera 20 ans et quelque 35 numéros léchés, imprimés sur grand format en version bilingue (français-anglais).

… à travers des artistes du continent…

Au total, pas moins de 3 500 artistes ont été publiés dans ce magazine audacieux ayant permis à nombre d’entre eux de rayonner sur la scène internationale. « La vraie réussite pour nous, ce n’était pas que les artistes africains fassent des expos africaines, mais bien qu’ils intègrent des institutions internationales comme Documenta, la Biennale de Venise… », revendique Jean-Loup Pivin.

Pourtant, sans Revue noire, la Dak’art (biennale de Dakar) et les Rencontres de Bamako ne seraient pas ce qu’elles sont aujourd’hui. « On n’a lancé personne, mais on a fait découvrir des talents au marché. Certains sont aussi tombés dans l’oubli, comme Mickael Bethe Selassie, mort récemment », regrette celui qui a sillonné une vingtaine de pays africains. C’est donc là tout l’intérêt de cette exposition*.

… à faire revivre dans l’exposition aux Abattoirs de Toulouse

Faire (re)découvrir une scène artistique foisonnante, riche et pluridisciplinaire, en accrochant l’œil du visiteur au moyen de créations signées d’artistes plus connus du grand public, comme le peintre congolais Chéri Samba exposé à côté du plus confidentiel artiste mauricien Ennry Kums.

Direction le joyeux fourbi artistique de nos quatre acolytes, dans une première pièce mêlant sculptures, peintures, dessins, installations, tentures… Un premier parcours à découvrir sur fond d’enregistrements originaux comme quelques pépites du groupe de rap sénégalais PBS (Positive Black Soul), distribuées à l’époque en format CD avec le magazine. Ici, pas de tirages XXL des couvertures cultes, ni de photos coulisses entre les artistes et les fondateurs de Revue noire.

Seule une discrète vitrine vient retracer la frise chronologique de la revue à travers ses unes, comme pour témoigner de l’ensemble des champs artistiques et des pays couverts par l’équipe, qui formait un comité éditorial en local avant chaque bouclage. En lieu et place, une sélection subjective donnant à voir une Afrique moderne et urbaine, comme le souhaitaient ces soixante-huitards revendiqués. « Nous ne sommes pas des collectionneurs, nous n’avons jamais eu d’intention commerciale. »

 

]]>

Warning: file_get_contents(): open_basedir restriction in effect. File(index.php) is not within the allowed path(s): (/var/www/sites/nouvelavenir.com/:/var/log/php-fpm/:/usr/lib/php/:/usr/share/pear:/tmp:/etc/hosteur/php_set_envs.php) in /var/www/sites/nouvelavenir.com/wp-includes/plugin.php on line 437

Warning: file_get_contents(index.php): failed to open stream: Operation not permitted in /var/www/sites/nouvelavenir.com/wp-includes/plugin.php on line 437

Warning: file_get_contents(): open_basedir restriction in effect. File(index.php) is not within the allowed path(s): (/var/www/sites/nouvelavenir.com/:/var/log/php-fpm/:/usr/lib/php/:/usr/share/pear:/tmp:/etc/hosteur/php_set_envs.php) in /var/www/sites/nouvelavenir.com/wp-includes/plugin.php on line 452

Warning: file_get_contents(index.php): failed to open stream: Operation not permitted in /var/www/sites/nouvelavenir.com/wp-includes/plugin.php on line 452

Warning: file_get_contents(): open_basedir restriction in effect. File(index.php) is not within the allowed path(s): (/var/www/sites/nouvelavenir.com/:/var/log/php-fpm/:/usr/lib/php/:/usr/share/pear:/tmp:/etc/hosteur/php_set_envs.php) in /var/www/sites/nouvelavenir.com/wp-includes/plugin.php on line 467

Warning: file_get_contents(index.php): failed to open stream: Operation not permitted in /var/www/sites/nouvelavenir.com/wp-includes/plugin.php on line 467

Warning: file_get_contents(): open_basedir restriction in effect. File(index.php) is not within the allowed path(s): (/var/www/sites/nouvelavenir.com/:/var/log/php-fpm/:/usr/lib/php/:/usr/share/pear:/tmp:/etc/hosteur/php_set_envs.php) in /var/www/sites/nouvelavenir.com/wp-includes/plugin.php on line 482

Warning: file_get_contents(index.php): failed to open stream: Operation not permitted in /var/www/sites/nouvelavenir.com/wp-includes/plugin.php on line 482

Warning: file_get_contents(): open_basedir restriction in effect. File(index.php) is not within the allowed path(s): (/var/www/sites/nouvelavenir.com/:/var/log/php-fpm/:/usr/lib/php/:/usr/share/pear:/tmp:/etc/hosteur/php_set_envs.php) in /var/www/sites/nouvelavenir.com/wp-includes/plugin.php on line 497

Warning: file_get_contents(index.php): failed to open stream: Operation not permitted in /var/www/sites/nouvelavenir.com/wp-includes/plugin.php on line 497

Warning: file_get_contents(): open_basedir restriction in effect. File(index.php) is not within the allowed path(s): (/var/www/sites/nouvelavenir.com/:/var/log/php-fpm/:/usr/lib/php/:/usr/share/pear:/tmp:/etc/hosteur/php_set_envs.php) in /var/www/sites/nouvelavenir.com/wp-includes/plugin.php on line 512

Warning: file_get_contents(index.php): failed to open stream: Operation not permitted in /var/www/sites/nouvelavenir.com/wp-includes/plugin.php on line 512

Warning: file_get_contents(): open_basedir restriction in effect. File(index.php) is not within the allowed path(s): (/var/www/sites/nouvelavenir.com/:/var/log/php-fpm/:/usr/lib/php/:/usr/share/pear:/tmp:/etc/hosteur/php_set_envs.php) in /var/www/sites/nouvelavenir.com/wp-includes/plugin.php on line 527

Warning: file_get_contents(index.php): failed to open stream: Operation not permitted in /var/www/sites/nouvelavenir.com/wp-includes/plugin.php on line 527

Warning: file_get_contents(): open_basedir restriction in effect. File(index.php) is not within the allowed path(s): (/var/www/sites/nouvelavenir.com/:/var/log/php-fpm/:/usr/lib/php/:/usr/share/pear:/tmp:/etc/hosteur/php_set_envs.php) in /var/www/sites/nouvelavenir.com/wp-includes/plugin.php on line 542

Warning: file_get_contents(index.php): failed to open stream: Operation not permitted in /var/www/sites/nouvelavenir.com/wp-includes/plugin.php on line 542

Warning: file_get_contents(): open_basedir restriction in effect. File(index.php) is not within the allowed path(s): (/var/www/sites/nouvelavenir.com/:/var/log/php-fpm/:/usr/lib/php/:/usr/share/pear:/tmp:/etc/hosteur/php_set_envs.php) in /var/www/sites/nouvelavenir.com/wp-includes/plugin.php on line 557

Warning: file_get_contents(index.php): failed to open stream: Operation not permitted in /var/www/sites/nouvelavenir.com/wp-includes/plugin.php on line 557

Warning: file_get_contents(): open_basedir restriction in effect. File(index.php) is not within the allowed path(s): (/var/www/sites/nouvelavenir.com/:/var/log/php-fpm/:/usr/lib/php/:/usr/share/pear:/tmp:/etc/hosteur/php_set_envs.php) in /var/www/sites/nouvelavenir.com/wp-includes/plugin.php on line 572

Warning: file_get_contents(index.php): failed to open stream: Operation not permitted in /var/www/sites/nouvelavenir.com/wp-includes/plugin.php on line 572

Warning: file_get_contents(): open_basedir restriction in effect. File(index.php) is not within the allowed path(s): (/var/www/sites/nouvelavenir.com/:/var/log/php-fpm/:/usr/lib/php/:/usr/share/pear:/tmp:/etc/hosteur/php_set_envs.php) in /var/www/sites/nouvelavenir.com/wp-includes/plugin.php on line 587

Warning: file_get_contents(index.php): failed to open stream: Operation not permitted in /var/www/sites/nouvelavenir.com/wp-includes/plugin.php on line 587